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Vigilance pour la cueillette des plantes sauvages


On ne le dira jamais assez : Ne consommez jamais une plante que vous n'avez pas formellement identifiée !

C'est d'autant plus important à souligner au regard de l'actualité 2020.

Rappel des faits :

Un jeune homme de 26 ans, Ulysse, est décédé le 11 août, et 7 autres ont été gravement intoxiqués, à la suite de l’ingestion d’une œnanthe safranée, une apiacée mortelle, à priori confondue avec la carotte sauvage, lors d’un stage de survie organisé en Bretagne par un ancien militaire, John Malardé, aujourd’hui mis en examen pour homicide involontaire, faux et usages de faux et détention d’armes illégale.

Ce cas n'est pas isolé. Chaque année des gens meurent par la négligence d'amateurs qui s'improvisent animateurs de balades ou de cuisine des plantes sauvages. Qu'ils confondent la ciguë avec la carotte, le muguet avec l’ail des ours ou la racine de gentiane avec celle du vérâtre.

La profession n'étant pas encadrée, il est bien difficile pour le profane de trier le bon grain de l'ivraie. Et le fait d’être un ancien militaire ne valide pas forcément une connaissance des plantes, cette discipline étant finalement peu enseignée à l’armée.

Certaines vidéos sur le net sont également parfois peu exactes. Même si la plupart sont de bon conseil, certaines comportent des erreurs et des approximations qui ne vous aideront pas sur le terrain, bien au contraire. Par ailleurs, le nombres de vues n’est pas toujours synonyme de qualité en termes d'exactitude.

Parfois, un dépliant de vulgarisation peut-être trop imprécis. Comme quand il classe la parisette dans les « peu toxique ». (Vu il y a quelques années dans un livret, pourtant édité par une maison d’édition réputée dans le domaine). La parisette, qui est une petite plante des sous-bois qui présente une baie noire pouvant être confondue avec une myrtille, est extrêmement toxique. En fonction de l’âge et de l’état de santé du consommateur, moins de 5 baies peuvent entraîner la mort.

Les risques d’une erreur pouvant provoquer des troubles graves, voir la mort, sont donc bien réels, surtout si on ne multiplie pas ses sources d’informations.

En ce qui concerne les stages impliquant la consommation de la cueillette, la grande majorité des encadrants de ce type d'activités, que ce soit lors de stage de survie, de bushcraft ou simplement lors de randonnée, sont des professionnels consciencieux qui n'enseignent que les plantes qu'ils ont par ailleurs maintes et maintes fois expérimenté eux-mêmes. Il ne faut donc pas non plus tomber dans la psychose qui pousse à considérer toute la nature comme hostile. C'est de l'ignorance qu'on en a que vient le danger.

Être prudent et multiplier ses sources d’informations est donc le maître mot qui doit vous guider si vous souhaitez consommer des plantes sauvages.

Si vous êtes néophyte, utilisez simplement les plantes les plus communes, très facilement reconnaissables et sans sosie toxique, comme l'ortie ou le pissenlit. Et si vous n'êtes pas sûr de vous abstenez-vous. Quoiqu'il en soit, lorsqu'on débute, il faut de tout façon éviter la famille des apiacées (la famille de la carotte et de la ciguë) c'est une famille qui comporte de nombreuses plantes comestibles mais aussi quelques mortelles, dont l'œnanthe safranée Oenanthe crocata que les stagiaires de ce stage de survie en bretagne ont consommée, la confondant avec la carotte sauvage, et qui a entraîné la mort de l'un d'entre eux.

Il existe de nombreuses autres plantes toutes aussi, voir plus abondantes que la carotte sauvage, à consommer sans qu'il y ait autant de risque.

Privilégiez par exemple les plantes de la famille des lamiacées. Faciles à reconnaître, avec leur tige carrée, leurs feuilles décussées, leur odeur forte et la présence de poils. Aucune d'entre elles n'est toxique consommées dans des conditions normales et dans le cadre d'une alimentation variée et équilibrée.

Outre la connaissance, acquise grâces à différentes sources ou avec l’accompagnement d’un professionnel confirmé, l'utilisation des sens de la vue, du toucher et de l'odorat est essentielle dans l'identification des plantes.

La présence ou non de poils, piquants, doux ou rêches et très souvent un élément déterminant. L'œnanthe safranée, comme la ciguë n'en ont pas alors que la carotte si !

Même si l'identification d'une plante est la somme de l'observation de plusieurs critères morphologiques et sensorielles, l'absence de poils chez une plante qui a des fleurs blanches en ombelle comme la carotte doit forcément vous alerter. L'absence de la fleur violette, présente normalement au centre de l'ombelle de la carotte est aussi un signe inquiétant.

Quoiqu'il en soit, dans l'expérimentation de techniques de vie en pleines nature, que ce soit l'utilisation d'un couteau ou une plante, seul l'enseignement qui va avec détermine la dangerosité de son usage, et les risques de se tromper avec les plantes sauvages sont nombreux. Surtout si on n’a pas la bonne source d'information.

Ne vous fiez donc jamais à un seul ouvrage ou vidéo de vulgarisation, mais multipliez vos sources et surtout, allez découvrir les plantes sur le terrain avec des professionnels reconnus. N'hésitez pas à les interroger sur la source de leur connaissance. Un professionnel compétent sera toujours ravi de vous répondre sur ce sujet.


Hildegarde Laurence Talleux




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